L’année 2014 est déjà bien engagée avec pas moins de 9 mois qui se sont écoulés. Cela nous permet donc d’avoir un premier aperçu sur l’ensemble de l’année et voir comment le marché horloger se comporte malgré les nombreux troubles géopolitiques et économiques…
Une hausse, mais faible
Selon les tout récents chiffres publiés par la FHS, la performance des exportations suisses est encore relativement bonne depuis le début d’année avec une hausse de 2,7% en valeur, ce qui porte le chiffre d’affaires à 16,098 milliards de CHF. La performance est plutôt remarquable vu les différentes crises qui menacent chaque jour un peu plus la stabilité mondiale.
Effectivement, depuis le début de l’année, on a eu la crise et guerre ukrainienne, la crise de Gaza, la guerre contre l’État Islamique, la crise sanitaire d’Ebola en Afrique, le marasme économique en Europe, la moins grande croissance de la Chine ou encore la crise démocratique entre Hong Kong et la Chine. L’ensemble de ces crises ou problèmes économiques et géopolitiques a bien sûr des conséquences sur les exportations horlogères, car il fragilise la croissance économique et il détériore le climat et le moral des consommateurs et entreprises.
Alors, même s’il y a encore une relative croissance de +2,7%, tout n’est pas rose car lors du premier trimestre de cette année, elle culminait à +4,6%, puis seulement +1,6% au second trimestre. Les exportations horlogères suisses du premier semestre s’établissaient donc à +3% par rapport à l’année précédente et on est actuellement à +2,7%, ce qui veut dire que les derniers mois ont été un peu plus faibles (septembre est à +2,8%).
Par pays
La situation des exportations est très contrastée, avec plusieurs zones que l’on peut définir facilement.
Les ventes extérieures dans les autres pays d’Europe sont comme la situation économique de ces différents pays, c’est-à-dire plutôt moroses avec une première place pour l’Italie (+0,5%), qui a doublé en quelques mois, la France, puis l’Allemagne. Le pays de Goethe, lui, baisse énormément en faisant -6%, alors que la France fait -5%. Le Royaume-Uni, l’Espagne ou la Russie sauvent la zone européenne avec respectivement +1,6%, +11% et +4%. Au total, l’Europe en achète pour 4,836 milliards de CHF d’exportation, soit une baisse de 1,4%.
Pour l’Asie, la région la plus importante pour les exportations horlogères suisses, les ventes sont en hausse de 5,3% pour atteindre 8,721 milliards de francs suisses pour les 9 premiers mois de 2014. Hong Kong (+2,1%), le premier marché au monde, et la Chine (+4%), troisième marché mondial, se redressent légèrement cette année après une grosse chute en 2013. La plus forte hausse est cependant à mettre au profit du Japon, la terre de Seiko, avec un bond de 20% !
Pour les autres marchés, les États-Unis se portent plutôt bien avec une hausse de +3,1% et confirment en cela leur seconde place. L’Afrique baisse largement en vente de pièces (-18%), mais augmente en valeur (+7,6%), alors que l’Amérique du Sud est en baisse (-6,8%).
Par type de produits
Sur un peu moins de 21 millions de pièces exportées par la Suisse de janvier à septembre (+1,4%), les montres mécaniques représentent seulement 6 millions de pièces, pour 14 à 15 millions pour les montres à quartz et électroniques. Pourtant, lorsque l’on regarde les chiffres en valeurs, cela s’inverse. Effectivement, les montres mécaniques représentent 12 milliards de CHF, alors que les montres électroniques s’adjugent 3,2 milliards. On voit donc l’importance du haut de gamme mécanique pour l’industrie horlogère suisse.
Et du côté des groupes horlogers ?
Pour l’instant, les résultats trimestriels de juillet à septembre des grands groupes horlogers comme Richemont ou Swatch Group n’ont pas encore été publiés. Par contre, on peut voir que la Bourse s’inquiète un peu pour ses deux géants du luxe. Effectivement, les conséquences du climat géopolitique et économique pourraient bientôt avoir de dures conséquences sur l’horlogerie suisse. Certains se méfient aussi des Swartwatch et surtout de la future Apple Watch présentée en septembre et qui sortira en début d’année prochaine. Elle pourrait donc impacter les ventes de montres traditionnelles.