Grand génie de l’horlogerie, Abraham-Louis Breguet a contribué à en révolutionner toutes les facettes. Originaire de Suisse, c’est à Paris qu’il mène une brillante carrière, marquée par un perfectionnisme qui n’a rien à envier à la précision mécanique de ses inventions. Sans cet homme, sans cet horloger de renom qui a porté à un degré extraordinaire l’art de mesurer le temps, montres et horloges d’aujourd’hui n’existeraient peut-être pas.
Vie et histoire d’Abraham-Louis Breguet
Né à Neuchâtel, en Suisse, le 10 janvier 1747, Abraham-Louis Breguet est très tôt poussé par son beau-père, lui-même horloger, à se diriger naturellement vers cet art. Après quelques années d’apprentissage, c’est à la cour de Versailles qu’il approfondit ses connaissances, instruit par les horlogers Ferdinand Berthoud et Jean-Antoine Lépine.
À 28 ans, en 1775, Breguet fonde sa propre maison à Paris. Et puisque le hasard n’existe pas plus dans la vie que dans son art, c’est Quai de l’Horlogerie, sur l’île de la Cité, qu’il ouvre son atelier. Sa réputation grandit très vite, poussée par quelques créations remarquables qui attirent sur lui l’attention de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Accédant en 1784 au rang de « maître horloger », il s’autorise des incursions dans des domaines variés qui profitent de son ingéniosité, comme l’astronomie ou la navigation, qui saura utiliser à bon escient son chronomètre de marine.
Réfugié en Suisse pendant la Révolution française, Breguet rentre à Paris en 1792 après avoir obtenu la citoyenneté française. Il s’applique alors à matérialiser de nouvelles idées et crée, en 1801, le Tourbillon. Apprécié de toutes les cours d’Europe, il devient l’horloger favori de l’élite. Scientifiques, diplomates, financiers et militaires font appel à ses services. Pour ses clients les plus prestigieux, il développe des pièces uniques : ainsi la montre-bracelet, conçue en 1810 à destination de la reine de Naples, Caroline Murat.
Sa reconnaissance est assurée lorsqu’il devient horloger en titre de la Marine Royale, suite au décès de Berthoud, et membre du bureau des Longitudes. Son entrée à l’Académie des Sciences et sa Légion d’Honneur, reçue des mains de Louis XVIII, achèvent d’illuminer son parcours.
À sa mort en 1823, lorsque son fils, Louis-Antoine Breguet, prend les commandes de l’entreprise familiale, Breguet était au sommet de sa notoriété et de son art.
Ses inventions
C’est en perfectionnant les mécanismes déjà existants qu’Abraham-Louis Breguet se fait connaître du Tout-Paris. Il contribue notamment, entre 1775 et 1780, à améliorer la montre automatique, dite « perpétuelle », qui se remonte seule en profitant du mouvement imprimé par la marche de celui qui la porte.
Rapidement, il déploie des trésors d’ingéniosité pour mettre au point ses propres inventions. Voici les plus notables :
- Le ressort-timbre destiné aux montres à répétition (1783)
- Des échappements d’une précision inouïe (un mécanisme qui a pour but d’entretenir et de compter les oscillations du pendule ou du balancier)
- Le pare-chute qui permet d’absorber les chocs (1790)
- Le spiral Breguet, première pendulette de voyage (1795)
- La montre à tact (1799)
- Le tourbillon (1801)
- Les aiguilles de type Breguet
- La montre-bracelet, conçue en 1810 et vendue à la reine de Naples en 1812.
Toutefois, Breguet ne se contente pas de l’horlogerie commerciale. Il invente également des instruments scientifiques destinés aux physiciens et aux astronomes. Chronomètres, pendules astronomiques, horloges marines et thermomètres métalliques sont autant de dons faits à la science par ce génie des mécanismes de mesure du temps.
Son impact sur l’horlogerie
À travers une brillante carrière, Abraham-Louis Breguet a révolutionné tous les aspects de l’horlogerie. Par ses talents, il a porté l’art de mesurer le temps à un degré extraordinaire de précision, ouvrant la voie aux développements modernes des mécanismes d’horlogerie.
L’invention du Tourbillon, à elle seule, a marqué une étape décisive dans l’histoire de cet art. Déposé en 1801 mais dévoilé au public seulement cinq années plus tard, le Tourbillon Breguet est un mécanisme qui permet d’équilibrer les différentes pièces de la montre. En imposant une rotation à l’ensemble échappement-balancier, qui auparavant subissait de légers défauts chronométriques dus à l’influence de la gravité, Breguet l’a forcé à compenser cette force par le biais d’un changement constant de position au gré des mouvements du porteur. Réglée à un tour par minute à l’époque, le mécanisme a, depuis, été perfectionné par de nombreuses maisons d’horlogerie.
Breguet a également ouvert la voie à ce qu’on nomme les « grandes complications ». En horlogerie, cette expression désigne les fonctions qui viennent s’ajouter à l’indication de l’heure, des minutes et des secondes, par exemple le chronographe, l’heure sidérale ou les fuseaux horaires. Sa montre n°160, dite « Marie-Antoinette », est l’une des premières à justifier cette appellation, étant l’une des plus complexes au monde.
C’est cette quête perpétuelle de la précision et de la perfection qui a imprimé à la marque Breguet un prestige qui ne s’est pas démenti depuis. Aujourd’hui, la célèbre maison illumine encore la haute horlogerie, près de deux siècles après le décès de son fondateur, et toujours avec un temps d’avance.
Vous pouvez compléter cette biographie d’Abraham Louis Breguet en vous rendant sur :
- http://www.breguet.com/fr/maison-breguet/personnalites/abraham-louis-breguet
- http://www.lepoint.fr/montres/Magazine/Grand-horlogers/abraham-louis-breguet-03-12-2012-2002278_2978.php
- https://www.hautehorlogerie.org/fr/encyclopedie/horlogers-celebres/s/abraham-louis-breguet/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Breguet