Capitale de l’horlogerie française et capitale de la comté de Bourgogne, Besançon est donc connu pour être la ville où l’on trouve le plus de marques de montre en France. Cependant, la ville connu dans les années 70 une terrible crise sociale due en grande partie à l’horlogerie et à la marque LIP. Plusieurs dizaines d’années plus tard, les choses se sont apaisé et l’horlogerie fait toujours partie du quotidien des Francs-comtois et des Bisontins grâce à la présence de plusieurs marques comme Maty, Unitas, Michel Herbelin ou Pequignet.
De passage dans la cité bisontine, j’ai donc décidé de m’intéresser à son passer horloger et quelles meilleurs endroits que le Musée du Temps et aussi la fabuleuse horloge astronomique de la Cathédrale Saint-Jean de Besançon.
Le Musée du Temps
Installé dans le magnifique Palais Granvelle, l’un des plus beaux de la ville, ce musée dispose d’une très belle collection d’instruments de mesure du temps (des horloges comtoises au montres plus modernes, en passant par les pendules) et aussi d’une collection plus historique sur l’histoire de la ville avec des salles dédiées aux expositions temporaires.
Historique du musée
Le palais Granvelle qui abrite le musée fut construit entre 1532 et 1540 par l’illustre famille local dont il porte le nom. C’est Nicolas Perrenot, seigneur de Granvelle, qui est le commanditaire de cette hôtel particulier qui montre aux habitants de Besançon la puissance de sa fonction, Garde des sceaux et premier conseiller de l’empereur Charles Quintµ. Il est donc dans la ville le représentant de l’Empereur.
Nicolas, puis son fils Antoine servent tous les deux les empereurs Habsbourg à de hautes fonctions, ce qui leurs permet d’acquérir une grandes fortunes qu’ils vont en partie utilisé pour rassembler une grande collection d’art et de livres dans leurs palais bisontin. Après la disparition de leur lignée en 1637, le palais va alors se dégrader et la grande collection qui s’y trouve va arriver dans les mains de l’abbé Boisot. Ce dernier veut la rendre accessible au plus grands nombres et c’est ce qui va participer à l’ouverture du premier musée de France à Besançon.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècle, le Palais de Granvelle va se dégrader, bien qu’il serve souvent pour l’administration ou la culture. Il faudra attendre 1842 pour qu’il soit classé Monument Historique et 1870 pour Eugène Viollet-Leduc pour qu’on s’intéresse véritablement au bâtiment. Cependant, la mise en valeur du palais par le l’inspecteur Viollet-Leduc coûte trop cher et le bâtiment doit se contenter de petits réparations dans les années 1920, 1960, pour enfin avoir le droit à une plus importante entre 1990 et 1997.
Dès 1950, on ouvre dans le Palais Granvelle le musée d’histoire de la ville, mais ce n’est que 30 ans plus tard que l’on se décide à faire de se musée un lieu consacré au temps qui expose donc des collections d’horlogerie et aussi des collections liées à l’histoire de la ville. Pour cela, ils regroupent des collections horlogères du musées des Beaux-Arts (montres, cadrans solaires, sabliers, etc.) qui ont été constituées depuis 150 ans et aussi des collections d’histoires industrielles et cultures venant du musée d’Histoire.
Le musée d’histoire de Besançon est donc fermé en 1988 pour laisser place à une rénovation qui va durée plusieurs années. Le projet est alors soutenu par la municipalité de Besançon, l’Union Européenne et le Ministère de la Culture et il faudra attendre 2002 pour que le tout nouveau musée soit inauguré et ouvert au public.
Les collections
On trouve dans le MDT pas moins de 1 600 pièces horlogères répartie entre une centaine d’horloges de parquet, comtoises et pendules et environ 1 500 montres, mais aussi ébauches et boîtes. On trouve aussi dans le musée plein d’autres choses comme des outils et machines d’horlogers, du matériels scientifiques en rapport avec la mesure du temps (des oscillateurs à quartz ou une horloge atomique), mais aussi 2 000 gravures liés à l’horlogerie du XVIe et XIXe siècle. En plus de toutes ses collections liés à l’univers de l’horlogerie, on trouve aussi des oeuvres d’art et des pièces liés à l’histoire comme des iconographies du temps, des portraits…
Lors de votre visite du musée, vous pourrez découvrir :
- Rez-de-chaussée : on trouve l’accueil du musée avec la bijouterie et la boutique, mais on trouve aussi le plan relief de Besançon qui est une maquette au 1/600e de la Citadelle de Besançon.
- Au premier étage : on commence la visite du Palais Granvelle par l’histoire du lieu, ainsi que le passé horloger de Besançon en liant l’histoire de la vile à la science de la mesure du temps. On découvre ensuite dans la galerie de la mesure du temps différentes pièces prestigieuses qui permettent de définir l’heure qu’il ait ou le jours. On trouve donc des calendrier, des horloges, des sabliers, des cadrans solaires et autres instruments. Le cabinet de curiosité permet de s’intéresser plus particulièrement à la technique horlogère grâce à un atelier d’horloger qui permet d’en apprendre plus sur le fonctionnement des mécanismes horlogers. On y trouve aussi des pièces singulières comme des tableaux horloges. Dernier pièce à visiter au premier étage du MDT, c’est la salle de la Tenture qui permet d’admirer pas moins de 7 tapisserie retraçant la vie de l’Empereur Charles-Quint, mais aussi des tableaux qui permettent de se rappeler l’histoire des Granvelle, de la Franche-Comté et de sa capitale.
- Au deuxième étage : en montant d’un étage, on se concentre essentiellement sur l’horlogerie. On commence par la découverte du développement de la montre au XVIIIe siècle, puis on se concentre sur Besançon en tant que ville horlogère avec des petits ateliers sur le processus de fabrication, le travail sur la boîte de montre et un sur Lip, l’une des sociétés de montres les plus importantes. La visite continue sur une nouvelle section dédié à l’horlogerie électrique (présentation de montres, mouvement et pendules électriques), à la piézo-électricité, à l’horlogerie à quartz et aussi à celle atomique. On trouve aussi à cette étage la pièce maîtresse du musée du temps, la Leroy 01, qui fut la montre la plus compliquée du monde en 1904 et pendant plus de 80 ans. Elle a nécessité 7 ans de travail et elle dispose d’un boîtier en or 18 carats avec dedans un mouvement de 975 pièces qui regroupe 24 complications !
- Au troisième étage : en montant tout en haut, dans la tourelle, on trouve l’autre pièce maîtresse du musée, un pendule de Foucault de 13,11 mètres de haut. Suspendu depuis le haut de la tour du palais, il attend la table de lecture qui va permettre de détecté le mouvement de rotation de la terre. On peut voir aussi depuis la tour une vue unique sur la ville.
Informations pratiques
Horaires :
- Ouvert du mardi au samedi de 9h15 à 12h et de 14h à 18h, dimanche de 10h à 18h
- Fermeture le lundi le et les jours fériés suivants : le 1er janvier, le 1er mai, le 1er novembre et 25 décembre
Tarif :
- Plein tarif : 5 €
- Tarif réduit : 2,50 € le samedi et pour les personnes de plus de 60 ans
- Entrée gratuite pour les jeunes de moins de 18 ans, les groupes scolaires, les étudiants sur présentation de leur carte, les demandeurs d’emploi, les bénéficiaires de minima sociaux, les Amis des Musées et des Bibliothèques, famille nombreuse, handicapés, ICOM, journalistes
- Gratuité tous les dimanches et les jours fériés
Site : http://www.mdt.besancon.fr/
Adresse :
Musée du Temps
96 Grande rue
25000 BESANCON
L’horloge Astronomique de Besançon
L’autre grand point d’intérêt horloger de la ville c’est sans aucun doute la superbe horloge astronomique que l’on trouve dans la Cathédrale Saint-Jean et plus particulièrement, dans le bas du clocher.
Historique de l’horloge
L’histoire de l’horloge astronomique de Besançon est assez mouvementé. En effet, le premier modèle est installé par Constant-Flavien Bernardin dans la cathédrale entre décembre 1850 et avril 1855. Complexe et proposant de nombreuses fonctions, cette horloge a malheureusement de nombreux problèmes de fonctionnement et elle va être remplacé par une nouvelle qui est l’oeuvre d’Auguste-Lucien Vérité. C’est en 1857 que l’Archevêque Mathieu fait appel à l’horloger Vérité (qui s’occupe ensuite de l’horloge astronomique de Beauvais) pour réparer ou remplacer le modèle défectueux de Constant-Flavien Bernardin.
Pendant deux ans, il va réfléchir à l’amélioration de l’horloge de Bernardin, puis il va concevoir la nouvelle version. Trois ans seront nécessaire pour la fabrication de cet instrument qui va alors reprendre une grande partie des complications et des idées du modèle d’avant, dont par exemple les nombreux cadrans et l’affichages des marées.
Les fonctionnalités
On trouve donc dans l’horloge d’Auguste-Lucien Vérité 30 000 pièces mécaniques et 122 indications différentes (heures, dates, saisons, durées du jour et de la nuit, années bissextiles, heures à 20 endroits différents dans le monde, nombres d’éclipses lunaires et solaires, signes du zodiac, heures et dates des marées dans différents ports, date de Pâques, heures solaires, solstices… En plus des différentes complications l’horloge astronomique de Besançon offre aussi des automates qui assurent une chorégraphie mécaniques inspirés par la Bible.
Informations pratiques
Horaire d’ouverture (2018) :
- Du 1er avril au 30 septembre : tous les jours sauf le mardi
- Du 1er octobre au 31 mars : tous les jours sauf le mardi et le mercredi
- Visites à 9h50, 10h50, 14h50, 15h50, 16h50
Tarifs (2018) :
- Plein tarif : 3,5 €
- Tarif : 3,3 €
- Tarif groupe : 3,3 € à partir de 20 personnes
- Tarif groupe scolaire : 20 €
- Gratuit pour les moins de 18 ans, les 18-25 ans provenant de l’UE et résidents réguliers non-européens sur le territoire de l’Union Européenne, les personnes handicapés avec leurs accompagnateurs, les demandeur d’emploi et les propriétaire de carte Culture ou carte ICOM
Site : http://www.horloge-astronomique-besancon.fr/
Adresse :
CATHÉDRALE DE BESANÇON
rue du Châpitre
25000 Besançon
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