Depuis maintenant quelques mois, on nous annonce régulièrement une crise dans le secteur de l’horlogerie, et tout particulièrement en Suisse. En effet, les raisons ne manquent pas : franc suisse trop fort, crise russo-ukrainienne, lutte contre la corruption en Chine, stagnation en Europe et bien sûr la sortie des smartwatches.
Mais quand est-il vraiment ? Comment se porte l’horlogerie ? C’est ce que vous allez pouvoir découvrir sur cette page avec tout abord une analyse des exportations horlogères suisses de janvier à juin 2015, puis la découverte des résultats des grandes marques présentes dans l’horlogerie, et pour finir l’état des lieux du marché des montres connectées pour le premier semestre de 2015.
Les ventes de l’industrie horlogère suisse
La situation n’est en fait pas si catastrophique que l’on pouvait s’y attendre avec une très légère hausse (une quasi-stabilité) des ventes en chiffre d’affaires. Les fabricants de montres suisses sont passés de 10 544,6 millions de CHF à 10 582,5 millions de CHF. Même si cette hausse n’est pas fabuleuse, elle est plutôt la bienvenue, avec toutes les mauvaises nouvelles qui sont arrivées lors de cette première moitié de 2015. Les chiffres sont mêmes en hausse de 3,5 % par rapport à 2013.
Les exportations par pays
Lorsque l’on regarde les données par pays, nous pouvons tout de suite voir que le top 3 n’a pas changé avec Hong Kong, les USA et la Chine. Cependant, le premier importateur de montres suisses (Hong Kong) est en forte baisse (-19,5%) par rapport à 2014. Les États-Unis sont toujours en hausse (+4,2 %) et la Chine se reprend bien avec un beau +5,3 %.
Dans les pays suivants, nous retrouvons principalement des pays européens une très belle santé en général. L’Italie (671 millions de CHF à +14,2 %) est maintenant le 4e exportateur, alors qu’il y a peine 2 ans elle se situait bien plus loin. Elle est suivie par l’Allemagne, la France (+ 8 %, qui se reprend) et l’Angleterre en pleine envolée (+28 %). D’autres pays européens performent comme l’Espagne (+8 %), l’Autriche (+21 %) ou les Pays-Bas (+22 %).
Cependant, il ne faut pas oublier d’autres pays importants comme le Japon qui baisse de 7 %, Singapour (+8 %), les Emirats-Arabes-Unis (-8 %) ou la Corée du Sud (+18 %).
Je vous laisse découvrir l’ensemble des chiffres sur le tableau ci-dessous.
Par région
Lorsque l’on regarde les données des exportations par région, que cela soit en valeur ou en nombre de pièces, nous pouvons voir que deux gros continents se détachent dans le paysage horloger.
En Asie, ce sont près de 6,666 millions de pièces (-0,4 %) qui se sont écoulées pour 5,061 milliards de CHF (-6,6 %). L’Extrême-Orient (Chine, Japon et Hong Kong) est en baisse en valeur (-10,9 %) et en volume (-7,2 %) alors que cette partie du continent asiatique représente la plus grosse partie du marché. Heureusement pour l’industrie suisse, le Moyen-Orient et le reste de l’Asie sont en forte hausse. La valeur moyenne de chaque montre vendue en Asie est vendue à 759 de francs suisses.
L’Europe est la seconde plus grosse région exportatrice et tout cela sans compter les ventes en territoire helvète ! Au total, 4,587 millions (+7,4 %) sont partis à l’étranger pour une valeur de 3,194 milliards d’euros (+10,3 %). Le marché est donc au beau fixe, surtout grâce à l’Union Européenne. Par contre, la région est toujours sanctionnée par les pays de l’Est et la Russie. En Europe, la valeur moyenne de chaque garde-temps est inférieure à l’Asie avec 696 francs.
Par type
Si l’on regarde les données des exportations horlogères de la confédération suisse, nous voyons que, même si les pièces mécaniques représentent seulement 29 % des pièces exportées pour les 6 premiers mois de 2015, c’est le contraire en valeur avec 81 % de la valeur pour les montres mécaniques. Le marché est en tout cas en légère hausse, tant en valeur qu’en volume.
Par contre, le nombre de mouvements exportés est en baisse en volume (-5,6 %), contre une légère hausse en valeur (+0,2 %).
Les chiffres des grands groupes en horlogerie
Les données des exportations sont donc plutôt encourageantes, surtout à la vue de ce qui était annoncé depuis plusieurs mois déjà. Mais, qu’en est-il du côté des groupes et grandes entreprises ?
Groupe Swatch
Pour les 6 premiers mois de 2015, le Swatch Group a annoncé des résultats plutôt rassurants pour la branche horlogère : +3,6 % de ventes (4,19 milliards de CHF) pour le premier semestre de l’année par rapport à celui de l’année dernière. La marge opérationnelle, même si elle est en baisse de 8,3 %, est quand même à 762 millions de francs. La marge d’exploitation est en baisse, mais elle est toujours de 18,2 %. L’impact des différentes crises n’a donc pas trop sanctionné l’entreprise.
L’action du Swatch Group a donc fortement remonté après l’annonce de ces bons résultats.
LVMH
Chez LVMH Montres et Joaillerie, les chiffres sont au beau fixe avec une hausse de cette filiale de 23 % à 1 552 millions d’euros et un résultat opérationnel de 205 millions d’euros (+91 %). Cependant, la joaillerie aurait principalement participé à la hausse, plus en tout cas que l’horlogerie. Hublot marcherait très bien, alors TAG Heuer continue toujours à se recentrer.
Les autres marques
Pour le groupe Richemont, les données ne seront publiées qu’en octobre ou novembre, nous ne pouvons donc pas comparer les données. Concernant Kering, nous n’avons pas de donnée détaillée pour l’horlogerie.
Les ventes de Smartwatches
Là-aussi, nous avons peu de données sur les montres intelligentes. Apple n’a pas communiqué le nombre d’Apple Watches vendues, même si les résultats seraient bien inférieurs aux attentes.
Selon le cabinet Strategy Analytics, Apple aurait vendu 4 millions de Watch pour environ 1 milliard d’euros, soit 75 % du marché des montres connectées. Samsung aurait vendu, quant à lui, seulement 400 000 objets sur le deuxième trimestre.
Cependant, les autres estimations sont beaucoup moins optimistes pour la marque à la pomme, avec entre 2,2 et 3 millions de smartwatches.
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