Après une année 2015 marquée par le retournement des ventes après plusieurs années d’euphorie, l’année 2016 fut noire à plus d’un titre. Les ventes de l’industrie horlogerie suisse à l’étranger ont continué à s’enfoncer pendant l’ensemble de l’année pour arriver à un triste -9,9%. Pourquoi une telle baisse ? Il y a de multiples causes et, malheureusement, la situation ne va pas s’arranger immédiatement…
Une chute importante
Après plusieurs années d’embellie, entre 2010 et 2014, l’horlogerie suisse a subi en 2016 une terrifiante baisse de ces ventes, tout cela pour plusieurs raisons : stagnation économique en Occident, attentats en Europe, baisse de la croissance en Chine, récession en Russie, etc. De plus, la situation géopolitique ne va pas en s’améliorant avec l’élection de Donald Trump et les probables troubles géopolitique set économiques qu’il risque de causer, ou encore la prochaine mise en œuvre du Brexit.
Mais cette situation n’est pas forcément ce qu’il y a de pire, les deux dernières années (2015 et 2016) ont causé un fort stockage d’invendus chez les détaillants, mais surtout chez les principales marques. Que va-t-il se passer ? Lorsque les marques vont souhaiter s’en débarrasser, souvent dans un marché parallèle ou d’occasion, les ventes horlogères risquent là encore de s’écrouler. En fait, l’un des principaux problèmes est surtout que les prix pratiqués dans l’horlogerie ne sont pas en adéquation avec le niveau de vie moyen de la plupart des pays acheteurs, ce qui va forcément pousser les marques à baisser leurs tarifs.
Quoi qu’il en soit, la valeur du marché horloger suisse à l’exportation est tombée en-dessous de 20 milliards de Francs suisses (19 405 millions de CHF en 2016 contre 21 534 millions de CHF en 2015). Cela équivaut donc à une baisse de 9,9% sur un an, ce qui est vraiment conséquent.
Par pays
Lorsque l’on regarde la situation par pays, on voit qu’une grande partie des pays sont touchés par la baisse des exportations horlogères. Les 4 premiers baissent (Hong Kong chute de 25% et les USA de 9%, le Japon de 2%, la Chine de 3%) et seul le Royaume-Uni, qui est maintenant 5e mondial et devient le premier pays européen (pour la première fois) est en augmentation grâce à la chute de la Livre suite au Brexit (+3,7%). Parmi les rares autres pays qui sont en hausse, on trouve la Corée du Sud, le Canada ou le Koweït. Par contre, du côté des baisses, on note surtout celle de la France (-19,6% ! surtout à cause des attentats), l’Allemagne, Singapour ou l’Italie (-10%).
Par région
Aucune des différentes zones géographiques n’augmente en terme de ventes de montres suisses pour 2016, l’Europe baisse de 8,6% en valeur, l’Asie de 11,4%, l’Amérique de -8,6%. Même l’Afrique chute de 3,3% et l’Océanie fait une petite baisse de 1,8%. Aujourd’hui, la région la plus importante est encore l’Asie (9,5 mds de CHF), même si l’Europe réduit petit à petit l’écart (6,5 mds de CHF).
Par type
Au niveau des types, l’industrie suisse exporte encore majoritairement des montres électroniques en nombre de pièces (18 contre 7 millions de pièces), mais les montres mécaniques représentent encore 14,7 milliards de francs (en forte baisse par rapport à 2015) contre seulement 3,6 milliards de CHF pour l’électronique (en petite baisse). Concernant les ventes de mouvements, là aussi les pièces mécaniques sont moins importantes en volumétrie, mais plus en valeur…