En décembre 2020, l’UNESCO annonce qu’elle fait rentrer au patrimoine culturel immatériel de l’humanité le savoir-faire horloger et la mécanique d’art de l’Arc Jurassien Franco-Suisse. C’est une véritable reconnaissance pour cet artisanat et cette industrie qui sont encore très actifs dans la région, bien sûr en Suisse mais aussi en France.
Une tradition vivante franco-suisse
De Genève à Schaffhouse, en passant par Besançon, Morteau, Sainte-Croix, Le Locle ou la Vallée de Joux, l’horlogerie et l’art de la mécanique sont omniprésents et toujours très vivants. Ils font vivre des milliers de personnes qui vont concevoir, fabriquer et vendre des montres, horloges et mouvement horlogers. On y trouve alors de nombreux artisans, entreprises, écoles ou musées qui perpétuent la tradition horlogère. Cependant, l’horlogerie n’est pas seulement une tradition, c’est aussi un art où l’innovation est omniprésente !
D’ailleurs, ce savoir-faire, qui est arrivé à Genève pendant le XVIe siècle, vient sans doute de protestants français et italiens qui s’installent dans la ville. Avec l’arrivée de Calvin, qui s’établit à Genève et qui interdit en 1541 le port d’objets ornementaux, les orfèvres et joailliers vont trouver une autre façon de travailler en se lançant dans l’horlogerie. C’est en 1554 que le premier d’entre eux est recensé à Genève, et il s’agit du français Thomas Bayard.
La candidature de ce savoir-faire à l’UNESCO, qui a été portée par la Suisse en collaboration avec la France, a mis en avant l’horlogerie qui est à la fois une science, un art et un ensemble de techniques très élaborées. En plus du savoir-faire horloger, la mécanique d’art a elle aussi été inscrite et elle comprend la fabrication d’automates et les boîtes à musique. Pourquoi ? Tout simplement car ils sont très liés à l’horlogerie par la mécanique.
De nombreux métiers horlogers !
L’inscription au patrimoine de l’UNESCO de l’horlogerie va sans doute permettre de pérenniser certains métiers de cet artisanat et de cette industrie. Il faut savoir qu’en Suisse, environ 60 000 personnes travaillent dans l’industrie horlogère, et quelques milliers de l’autre côté de la frontière, dans les départements du Doubs et du Jura principalement.
On trouve dans cette industrie des métiers très différents qui vont de l’émailleur aux sertisseurs, en passant par les polisseurs, micro-mécaniciens, etc. Aujourd’hui, grâce à cette inscription, ils seront plus protégés et devraient pouvoir continuer à exister dans les prochaines décennies.
Le savoir-faire en mécanique horlogère et en mécanique d’art en France
De l’autre côté du Jura, en France, le patrimoine horloger est aussi protégé par cette inscription. On doit en partie la réussite de cette candidature à quelques personnages dont Philippe Lebru, le fondateur d’UTINAM. Ce célèbre horloger est connu pour ses productions d’horloges comtoises modernisées ! Philippe Lebru a voulu mettre en avant le fait que les deux peuples qui se partagent le Jura ont une identité culturelle proche et des valeurs importantes telle que la poursuite de l’excellence, la persévérance, la créativité et la patience.